Autour de moi, bien des personnes « envient » ceux qui se décident à partir, voyager, émigrer, découvrir de nouvelles contrées (etc.). Et c’est vrai, il y a de très bons côtés à « sortir » de son quotidien. L’impression d’apprendre, de se rassurer, de se retrouver, de voir « autrement ».
On n’oublie pourtant que… l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs… Comme partout, les bons côtés (même merveilleux) ne peuvent totalement occulter les « mauvais » côtés.
Alors voici, mes pensées honnêtes sur le sujet, car je pense que même si chacun réagit différemment en fonction des situations, il y a toujours à apprendre de ceux qui les ont précédés.
Une chose que peu se rendent compte est que partir à l’inconnu, sans durée précise, avec seulement un objectif (personnel ou autre), ce n’est vraiment pas la même chose que de partir pour quelques semaines de congés.
Vous n’avez aucune certitude, aucun programme fixe. Vous ne savez pas ce que vous vivrez, vous ne savez pas comment vous évoluerez, vous ne savez pas ce que vous deviendrez. Avant le projet, vous douterez. Et pendant, tout autant…
Alors oui, parfois, vous ressentez la peur (de l’inconnu), le stress du doute, le manque de vos proches. Inutile de se le cacher, nous restons humains.
Il faut un sacré mental et une grande force intérieure pour ne pas sombrer. Beaucoup avant de se lancer, encore plus pour continuer. On ne pourra jamais savoir si « c’était vraiment mieux » comme me demande parfois certaines personnes. Comment pourrais-je moi-même le savoir ??
En reconstruisant sa « nouvelle » vie, on n’oublie que cela signifie aussi laisser de côté son « ancienne » vie : détruire pour mieux reconstruire comme diraient certains. De mon côté, je n’ai nul envie de la laisser de côté, car il s’agit bel et bien d’une part de ma vie 😉
Mais oui. C’est difficile. Parce qu’on sait aussi que la distance et le temps éloignent des coeurs et des pensées. Malgré toute notre volonté, amour, amitié, tendresse, vous ne pourrez pas remplacer le fait de ne rien pouvoir réellement partager avec vos proches restés au pays ou de ne pas pouvoir être présent lorsqu’ils en auront le plus besoin. Et cela… Même en le sachant, il faut pouvoir l’accepter.
Ne faites pas comme certains. Bien que nous partons toujours pour « fuir » quelque chose, il faut arriver à ne pas l’emmener dans ces bagages. Plus facile à dire qu’à faire au vue du nombre de français qui ne parviennent pas à s’intégrer. Certains en reviennent même aigris… (et je ne les jugerais pas car au fond, je peux le comprendre).
Et je vais vous dire un secret : je ne fais pas encore parti des personnes qui savent si elles ont trouvé le bon toit ! 😉 Mais j’avoue qu’il est encore tôt pour se prononcer car je me suis laissé bien plus de temps. Je suis encore tiraillé entre les deux mondes. À l’instar de certaines de mes connaissances, j’ai parfois le sentiment d’être un sans « pays » fixe. Alors oui… parfois… c’est dur.
Pour me ressaisir, je me rappelle à moi-même ce que j’avais couché sur papier il y a bien longtemps (dans une lointaine galaxie). A l’époque, je m’étais écrit une série de petits commandement (et dictons) qui n’ont cessé de s’ajouter au fil du temps ! Certains sérieux, d’autres totalement décalés. Mais toujours réfléchis et sincères.
Les premiers sont les seuls dont je suis capable de réellement me rappeler. Ils sont simples, ils sont importants. La base du Zifnab comme qui dirait ! 🙂
- Code 1 du Zifnab : Sois toujours toi-même.
- Code 2 : Sois toujours là pour tes proches.
- Code 3 : Regarde et apprends par ce qui t’entoure.
- et Code 0 : Souviens-toi qui tu es.
Depuis toutes ces années, ce credo n’a pas changé : « Savoir qui je suis pour rester qui je suis ». Alors, parfois, comme tout le monde, j’ai des doutes, des pensées lourdes, des angoisses et des passages à vide. Je les garde (égoïstement) pour moi.
Sauf que cette fois-ci, je préfère mettre en garde les futurs arrivants : « Soyez prêts avec vous-même avant d’entreprendre l’aventure. Cela ne vous immunisera pas contre les peurs, mais cela vous réconfortera dans vos choix ».
Nous continuons à vivre car… c’est bien cela le sens de la vie. Connaître les joies comme les tristesses pour mieux les reconnaître lorsqu’on les aperçoit.
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Très beau billet mon ptit Zif 😀
J’ai aussi compris que le bonheur ici ou ailleurs n’existe pas sans passage à vide, c’est ce qui nous fait apprécier des moments privilégiés, comme un bon rayon soleil après un vent froid… Tout ça est normal 😀
PS: Tu changes tt le temps de plateforme de blog ? lol Bises à vous
C’est exactement ça!
Pour avoir fait plusieurs sauts, un peu partout, je peux franchement dire que tes mots sont justes, tes paroles pleines de sagesses et de non jugement.
C’est très agréable de te lire et ça fait un bien immense.
La vie est un peu comme une roue qui tourne et qui avance. Il y a l’étincelle, la flamme, l’idée, vient ensuite l’élan, l’Action. Puis s’installe la notion de temps, de matière. On y pratique la patience. Tranquillement quelque chose semble être arrivé à terme. Période de pause, de transition, d’attente, de vide. Un deuil se faire sentir. Une période de gestation s’enchaîne. La transition prend place et hop! une nouvelle étincelle s’exerce. Et tout recommence et tout poursuit sa route.
Nous avançons un peu comme une voiture la nuit avec ses phares allumées. On y voit clair à 4-5 m, pas vraiment plus. Et pourtant, on y arrive à faire beaucoup de kilomètres. On avance à notre rythme, à chacun.
Merci pour cet article.
Christine
Je dirais que même si tu feras tout pour que ton ancienne vie et que tes amis de cette tranche de vie fasse partie de ce nouveau chapitre – ce qui est tout à ton honneur et j’avoue je partage le même point de vue que toi – pour certains, ce sont eux qui te placeront de force dans ce cadre « nouvelle vie » et qui considèreront qu’elle n’a plus rien à voir avec ce que tu « laisses »… mais ça, seuls ceux qui partent en prennent conscience.
Enfin, ce n’est pas le cas de tous ceux dont on s’éloigne non plus, et heureusement !
Je lis ce très bon billet un peu tard, mais il est intemporel et définit bien les doutes que l’on peut avoir en partant de chez soi.
J’y trouve en tout cas les questions que je me pose en préparant mon futur départ pour le Canada. Mais si on veut fuir le quotidien, et si le quotidien c’est de savoir comment demain va se passer, alors aller vers l’inconnu est déjà une réussite. L’inconnu ne le reste pas longtemps c’est sûr mais au moins toute la période de découverte aura été enrichissante, et rien que ça, ça permet d’aborder le futur quotidien d’une manière différente. Alors c’est sur, partir ne résoud pas grand chose, si l’on compare ça à des maths, on peut dire que le voyage est plus une addition à l’équation que la solution du probleme.
Voilà pour ma contribution Van-Dammiene à ce bon blog
Ouuuh ! Jolie conclusion mon cher ! À très bientôt j’espère (en territoire québécois !)